Jacquot de Nantes

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[Ciné-débat / Vous avez dit culte ?] – 1991 – De Agnès Varda

Avec Philippe Maron, Edouard Joubeaud, Laurent Mounier
1h 58min / Comédie dramatique

Débat en présence de Muriel Lecolazet

Synopsis et critique : 

Jacquot est un petit garçon de 9 ans. Il vit à Nantes avec ses parents et son petit frère. La famille aimante et unie est installée dans le garage familial : Garage Demy. C’est avant la Seconde Guerre mondiale et, dans l’insouciance de son enfance, Jacquot rêve de spectacles, de théâtre et d’opérette. A force d’en voir il se met aussi à en faire ; il fabrique des décors, crée des personnages en marionnettes, invente des histoires. La guerre bouleverse la vie de la famille. Les enfants doivent partir vivre à la campagne, ils se réfugient chez un sabotier qui leur transmet sa passion de la fabrication artisanale. Devenu adolescent, Jacquot sait quel artisan il veut devenir : décorateur puis, finalement, ce sera cinéaste.

Personne d’autre qu’Agnès Varda elle-même ne peut parler avec autant de force de son film Jacquot de Nantes, évocation par la femme de la vie du cinéaste Jacques Demy à partir de ses souvenirs d’enfance : Tout a commencé parce que Jacques était malade. Il restait beaucoup à la maison, dans un atelier. Il peignait la plupart du temps et il écrivait. Il m’a dit :  « tu sais, c’est ça que j’ai le plus envie de faire, de raconter mon enfance ». Il écrivait ses mémoires. Et puis un jour, j’ai dit presque comme ça : « C’est vraiment une enfance intéressante, ça ferait un très beau film. » Et il a dit : «  Fais-le ! » Ainsi Agnès Varda l’a fait. Un film poignant, drôle et poétique sur l’enfance de l’homme avec qui elle avait partagé sa vie et qui allait mourir. Il y a plusieurs films dans Jacquot de Nantes : un film en noir et blanc en hommage aux films des années 39 et 40, époque où Jacques Demy découvre le cinéma, qui raconte l’histoire du petit Jacquot de 9 ans à 19 ans, tourné le plus simplement possible (où tous les moments qui évoquent le monde du spectacle sont tournés en couleur). Il y a ensuite les scènes (en noir et blanc ou en couleur) des films de Jacques Demy directement inspirés des événements de son enfance. Et enfin il y a le film sur Jacques Demy en 1990 vivant les derniers mois de sa vie, dans la difficulté où il était de parcourir ce dernier chemin. « Je n’avais pas d’autres solutions, comme cinéaste, que de filmer de très près sa peau, son œil, ses cheveux comme un paysage, ses mains, ses tâches… » Et c’est ce qui est bouleversant : « Le film est avec Jacques malade, Jacques en train de mourir. Mais le film est en train de se faire, le film est un organisme vivant. » Le film est enfin un hommage vibrant à la ville de Nantes et aux paysages des bords de Loire.

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